Sur la tombe d'Alex {PV Anna}

Cela faisait à présent trois semaines que ma vie avait changé.Trois semaines que je n'arrivai pas à faire une nuit sans un cauchemar horrible me rappelant les évènements qui se sont déroulés dans cette maison lorsque nous y étions.Les images de ses amis retrouvés pendus dans les chambres.La scène où je me sépare d'Alex dans la maison,et quelques minutes après,je le retrouve pendu lui aussi.Trois semaines déjà,et les évènements me paraissait si récents,j'avais l'impression d'avoir vécu ça la veille.J'étais fatigué,profondément marqué psychologiquement.Qui ne le serait pas après ces évènements.Ce qui inquiétait au plus profond mes parents,qui voulaient absolument discuter avec moi,m'envoyer chez un psychologue,toute la panoplie.Je n'en avais pas besoin,ce dont j'avais besoin,c'était de ne plus penser à ça,ou du moins,essayer.Il y a des soirs où je pleure,où j'ai envie de tout casser tellement je suis épuisée par toute cette histoire qui se répète sans cesse dans ma tête.Je me sens bête d'avoir été impuissante,de ne pas avoir pu les aider.Les empêcher de s'éloigner.Il ne fallait surtout pas que je craque,mais c'était plus fort que moi.

Aujourd'hui,il faisait gris mais il faisait assez bon dehors.Beaucoup de gens étaient dehors,partaient pour passer du bon temps à la plage et autres...Moi,je restai dans ma chambre,assise sur mon lit,à regarder mon mur,où étaient accroché pleins de photos et de lettres venant d'Alex.Mes parents m'encourageaient chaque jours à sortir avec mes amis,profiter un peu.Mais je n'éprouvai pas le besoin de sortir,j'étais bien dans ma chambre,loin de toute cette agitation produite par les gens de l'extérieur.Même pour faire plaisir à mes parents,je ne ferai pas semblant d'aller bien et de me traîner dehors,pour voir tout ces gens rirent,surmontant tout leurs problèmes avec tant de facilité.Alors que moi,j'étais mal et j'étais déprimé.On peut dire ça oui,quelque peu déprimé.Je ne quittai pas ma chambre,j'avais pas mal de chose a y faire.Le ménage,dormir,penser et autres.Je m'éloignai de mes parents,je restai seule chez moi quand mes parents lâchaient prises.Voyant que ma mère était triste de me voir ainsi,je sortais de temps en temps avec eux,je voulais bien faire un effort une fois de temps en temps.Je pensai à tellement de chose que j'oubliai que j'avais ma propre vie à mener.Il était quatorze heures lorsque ma mère vint frapper à ma porte,d'une petite voix,à présent plongée dans un bouquin,elle entra et me dit

` Mon ange,il faut que tu essaie de sortir un peu de ta bulle...Ton père et moi sommes là pour toi.Il ne faut pas te morfondre... `

` Oui je sais...Mais j'ai pas envie,et je peux pas lutter contre ça.Pas question de faire semblant,j'ai mes faiblesses... `

` Imagine plus tard,comment feras-tu quand ton père et moi serons partis nous aussi ? Et personne ne te demande de faire semblant,sors un peu,même seule.Ca te fera du bien...Kaylie,tu as la chance d'être encore en vie !! `

Je ne répondit pas.Ma mère avait les bras croisé et me regardait avec de grands yeux,elle ne me comprenait visiblement pas.Je répondis quelques secondes plus tard,en la regardant,les yeux pleins de larmes,mais gardant une voix assez dur pour ne pas craquer totalement devant elle

` J'ai rien demander... `

Ma mère lâcha quelques sanglots et alla me prendre dans ses bras.Le fait de me voir et d'entendre ça devait la mettre dans tout ses états.Il fallait la comprendre.Une fois de plus,je venais de faire de la peine à sa mère,le pire c'est que je n'y pouvait absolument rien,je ne voulait pas la rendre triste,mais bon...Elle me serrait fort contre elle,je ne pouvais que faire de même.Elle me fit un bisou sur le front puis je réfléchis un moment,laissant un énorme blanc dans notre 'conversation'.Je reprit,me raclant la gorge pour faire disparaitre d'éventuels sanglots

` Je vais au cimetière... `

Ma mère me fit un signe de tête,avec un air de compassion.J'allais sur la tombe d'Alex.Cela faisait une semaine qu'il était enterré.J'avais bien sûr assisté à la cérémonie.C'était mon petit ami et un jeune homme exceptionnel.Les meilleurs partent toujours les premiers comme on dit.Je me leva alors de mon lit,et mit mon gilet noir à capuche.Je prit un mouchoir pour sécher mes larmes et en tendit un à ma mère.Je prit un peu d'argent pour acheter des fleurs.Je prit donc la route,capuche sur le tête,laissant mon portable chez moi,malgré la demande de ma mère,qui voulait à tout prix que je sois joignable.Mais je n'avais pas besoin de m'encombrer avec cette machine là.J'arrive vers un fleuriste,et je cherche des fleurs sobre pour sa tombe.Après quelques minutes,le fleuriste me tendit le bouquet,je le paya et repartit sans dire un mot,remettant ma capuche.Je marchais lentement en direction du cimetière,j'essayais de me préparer à la vue de cette pierre tombale.Une fois devant l'immense portail en fer du cimetière,je prit une grande bouffée d'air,que j'expirai aussitôt et je la poussa,laissant entendre un grincement bruyant.J'avançais toujours lentement en direction de l'endroit où reposait Alex.Une fois devant celui-ci,je fis le signe de croix et posa doucement le bouquet de fleur.Je retira ma capuche et baissa la tête,laissant couler mes larmes,que je retenais depuis un moment...Je regardait à présent la pierre tombale en pensant à pleins de choses,les yeux rougit par les larmes,je dit d'une petite voix avant d'être étranglée à nouveau par les larmes

` Tu me manques Alex... `

Ces trois dernières semaines avaient le goût amer de la mort. Un goût qui me restait dans la gorge, mais aussi une odeur qui envahissait mes narines sans que je n’y puisse rien. Peu importe ce que j’avais pu tenter pour me débarrasser de cette odeur et de ce goût, mes tentatives s’étaient toutes soldées par un échec. Si jusqu’à maintenant je n’avais jamais cru à toutes ces histoires paranormales, aujourd’hui j’avais profondément changé d’avis, et je savais que la mort de nos six amis n’étaient pas le fruit d’un être humain, mais bel et bien de cette maison véritablement hantée ! Et maintenant que j’y croyais, j’avais l’impression que cette odeur et ce goût étaient en fait collés à moi, et qu’il était donc normal que je ne puisse pas m’en débarrasser. Quelle idée stupide lorsqu’on y réfléchissait ! Une odeur et un goût qui me poursuivaient ? Comme si une ombre me suivait pour que je garde à jamais ses deux sensations en moi ? Idiote, idiote, idiote ! J’étais une idiote de m’imaginer une chose pareille. Peut-être que mes croyances quant à cette maison avaient changé, mais pour le reste c’était une toute autre histoire. Rien ne me suivait, j’avais simplement cette impression et c’était tout. Je me faisais des idées parce que je souffrais et que bien trop de monde se souciait de mon état actuel.

Aujourd’hui, je ne souhaitais pas sortir. Plus que tous les autres jours précédents, je voulais Alex. Et je savais parfaitement que je ne pourrais jamais plus l’avoir à mes côtés, que jamais plus il ne viendrait m’embêter, me dire qu’il m’aimait, ou même penser pour moi à la ventoline que j’oubliais systématiquement à la maison lorsque nous allions au lycée. Plus jamais je ne verrais son sourire s’illuminait, ni son rire éclatait… Oh oui, plus que jamais, aujourd’hui je voulais mon frère, mon jumeau, mon double, celui dont je n’avais jamais été séparé jusqu’à ce triste jour où il mourrait bien trop jeune. Après une heure durant laquelle mon oncle Logan avait tenté de me sortir de mon lit et de mon inertie, usant même de ma cousine Abigaïl, il abandonnait l’idée de me faire bouger, et je l’entendais au loin discuter avec sa femme Rebecca, totalement désemparés l’un comme l’autre devant nos traumatismes, à Abigaïl et moi. S’ils savaient quoi faire pour leur fille, je demeurais un véritable mystère pour eux.
Au bout de cinq longues heures à rester dans mon lit sans rien faire, je me levais finalement, prenais rapidement une douche pour me débarrasser de ma crasse, et j’espérais de cette odeur de mort que je me trimballais, puis je m’habillais rapidement, enfilant une paire de jeans, un simple tee-shirt et une veste légère. Je descendais de l’étage, et passais devant le salon sans rien dire, m’asseyant après sur les marches pour enfiler mes converses. Mais bien évidemment, mon oncle ne resta pas immobile dans le salon, et aussitôt qu’il me vit passer, il se leva pour me rejoindre.

« Où vas-tu ? » S’enquit-il, refusant d’ignorer ce que j’allais faire.
« Au cimetière. » Répondis-je sur un ton sec avant de sortir de la maison, comme si je fulminais de colère.

Je savais d’avance que mon oncle se demanderait quelle étrange bête avait bien pu me piquer pour que je décide cela subitement, et pour que j’aborde surtout un ton aussi sec avec lui. Si ça ne lui plaisait pas, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même, il était devenu sec avec moi le premier. Je n’avais fait que suivre son exemple.

Sur le chemin qui me mena au cimetière, je repensais à l’enterrement d’Alex, qui ne s’était pas tout à fait dérouler comme je l’avais voulu. Deux agents du FBI débarquant pour me poser des questions sur mon père avait été bien loin de me ravir. J’enterrais mon frère jumeau ce jour-là, et si jusqu’à maintenant ils n’avaient jamais eu le moindre respect pour nous, Alex et moi, ils n’en avaient pas eu non plus le jour même de l’enterrement de mon frère. Ce qu’ils voulaient ? Toujours la même chose, savoir si j’avais la moindre idée d’où se trouvait mon fugitif de père et si j’avais eu un contact récent avec ce dernier. J’avais frôlé la crise d’asthme en leur ordonnant de partir sur le champ. Comment avaient-ils osé ? « J’enterre mon frère jumeau ! » Avais-je rugi. « Allez-vous en, tout de suite ! » Ajoutais-je les dents serrées, devant ces deux hommes à qui j’aurais pu dire de nombreuses autres choses si la main d’Abby n’était pas venue se loger dans la mienne, la serrant et me suppliant du regard. Avec son petit air innocent, et son visage triste, elle me tendait mon aérosol, par peur que ma crise ne se déclenche plus intensément, et en l’attrapant je me tournais néanmoins vers les deux hommes, leur lançant un ultime avertissement, appuyée par mon oncle Logan qui refusait tout autant que moi la situation.

Arrivant au cimetière, je me dirigeais vers la tombe d’Alex, alors qu’une boule me montait dans la gorge. Si je faisais une nouvelle crise d’asthme, je serais bien embêtée, car j’avais, une fois de plus, oublié mon aérosol… Et la pensée qui me vint fut alors le souvenir d’Alex qui, à chaque fois que je quittais la maison, me rappelait de ne pas oublier ma ventoline. De loin, je distinguais tout de même une personne, devant la tombe de mon frère, et je devinais à la silhouette qu’il s’agissait de Kaylie, la petite amie de mon frère disparu. Je m’approchais doucement, et l’idée que nous pourrions nous réconforter me réchauffa quelques instants le cœur.

« Salut. » Lui dis-je en arrivant à son niveau.

J'avais du mal à admettre le fait qu'il était partit à jamais,que je ne pourrai plus voir,passer de bons moment avec lui,le prendre dans mes bras,l'embrasser,lui dire je t'aime.Toutes les choses que l'ont envisageaient de faire,étaient partit en fumer le jour où Alex est décédé.Je me disais que demain je le verrai,puis quand je vois Anna sans lui,je reviens à la réalité.Je regardai souvent les photos que nous avions fait tous les deux,souvent,c'est mentir.Tout le temps,je regardai nos photos,je n'avais pas effacé les messages que nous nous étions envoyés,son numéro de téléphone,je l'avais gardé,j'avais tellement envie de l'appeler,en espérant entendre le son de sa voix.J'étais vraiment malheureuse et je vivais mal sa disparition.Il est partit trop tôt,dans d'affreuses conditions.Les évènements surnaturels étaient pour quelque chose dans sa mort,et honnêtement,j'éprouvai une telle colère,que si il y avait un moyen de venger Alex et tous les autres,je l'aurai fais.J'aurai préféré vivre une soirée effrayante et découvrir que le surnaturel n'est pas que du mensonge,plutôt que ma découverte du surnaturel ne se solde par des morts.Pourquoi ces 'choses' ne nous ont pas effrayé,pourquoi vouloir à tout prix tuer ?.Je me posai tellement de question,auxquelles malheureusement,je n'aurai aucunes réponses.J'étais décidé à empêcher les jeunes d'entrer dans cette maison.C'était sur qu'après de tels évènements,les jeunes vont vouloir s'amuser et voir si ce qui se dit est vrai,et ils le réaliseront une fois la plupart de leurs amis morts.Et ce que j'ai vécu,je ne le souhaite à personne.Je ferait son possible pour empêcher les gens de s'approcher de la maison.

J'étais depuis quelques minutes devant la tombe d'Alex.J'avais dans ma main sa chaine en argent,qu'il avait échangé avec ma gourmette.Je serrai cette chaine,qui était,avec un de ses t-shirt,à moi officiellement.Je n'allai pas réclamer à Anna de me donner des affaires d'Alex.C'était tout de même son frère,puis c'était peut-être mieu comme ça.Mais j'aimerai vraiment retourner dans la chambre d'Alex,cette pièce remplie uniquement de ses affaires,avec ses draps où il dormait...Ca parrait bête d'accorder tant d'importance à des objets,mais avec ses photos,c'était la seule chose qui nous rapprochait de lui.Il restera toujours dans mon coeur,c'était,je le sais,l'homme de ma vie et nous serions allez loin dans la vie ensemble.Il ne méritait pas ce qu'il lui est arrivé,personne ne l'avait mérité d'ailleurs.Je restai immobile,à fixer sa date de naissance et sa date de mort gravé.Je pleurai tellement à la vue de cet endroit où il reposait...J'avais tellement pleuré durant trois semaines que je me demandai comment je pouvais encore pleurer autant à présent.Quelqu'un entra aussi dans le cimetière,la porte venait de grincer.Quelques secondes après,je reconnu la voix d'Anna,qui arrivait à ma hauteur.Je releva la tête et essuya mes larmes avec un mouchoir que je remit ensuite dans la poche de mon jean.Je vais vers elle et la prend dans mes bras,nous nous étions encore plus rapprochées depuis cet évènement.Je la serre doucement contre moi et demandit

` Salut Anna...Comment tu te sent ? `

Cet endroit froid et silencieux… je le haïssais plus que tout au monde. Plus que ma mère qui ne nous avait jamais aimés, pus que mon père qui n’avait jamais été là pour nous, plus que ces hommes dont ma seule utilité à leurs yeux était d’obtenir de moi quelque chose sur mon père pour leur permettre de l’arrêter. Plus que n’importe quoi d’autre, je détestais cet endroit depuis que j’avais eu à y enterrer mon frère jumeau, Alex. L’odeur et le goût de la mort que j’avais se faisait encore plus sentir en ce lieu, et j’avais presque la nausée à me trouver ici. Pourtant j’y venais très souvent. A dire vrai lorsque je ne sortais pas de la maison pour aller travailler à l’épicerie, c’était pour aller au cimetière, ou à la limite sur les plages d’Avon Lake. De plus, j’avais cette impression qu’avec Alex, une partie de moi était également morte. Je n’étais plus qu’une moitié, j’avais perdu la deuxième trois semaines plus tôt, et je lui avais définitivement dit adieu la semaine passée. En une semaine, j’étais allée au cimetière plus de trente fois, je le savais. Trente neuf fois pour être exact, j’étais allée au cimetière trente neuf fois en une semaine seulement. Je n’imaginais pas combien cela ferait d’ici un mois, ni même d’ici un an.

En arrivant auprès de Kaylie, je remarquais qu’elle tenait dans sa main la chaîne en argent d’Alex, une chaîne qui était en vérité un cadeau que notre père lui avait fait. Je me demandais alors si Kaylie avait également la gourmette d’Alex. Je l’avais cherché durant des jours et des jours sans pouvoir mettre la main dessus. Lorsque j’étais allée à la morgue pour demander si elle était ici, on m’avait répondu que non. J’avais retourné la maison tout entière pour la trouver, mais elle avait comme disparu. Si Kaylie avait la chaîne, peut-être avait-elle la gourmette également. Je ne tenais pas particulièrement a récupéré la chaîne, je la laissais volontiers à Kaylie, cependant, j’aurai voulu retrouver la gourmette. Je me souvenais que Rebecca avait accepté de m’emmener à Babylon, chez un bijoutier et que j’avais choisi cette gourmette pour Alex à l’occasion de son anniversaire. Cela pouvait sembler futile, mais je souhaitais la retrouver, et la garder. Cependant, plus j’y pensais et plus j’avais l’impression que ma plus grande crainte était confirmée : la gourmette de mon frère se trouvait dans la maison où il avait perdu la vie. Je n’en avais pas la certitude, mais j’étais quasi sûre qu’Alex l’avait à son poignet lorsque nous étions entrés dans la maison, et s’il ne l’avait pas à la morgue, alors elle ne pouvait être qu’à l’intérieur. Je savais qu’Alex était très attaché à cette gourmette, et jamais je ne l’avais vu la quitter, sûrement parce qu’elle signifiait beaucoup pour lui, et à dans mes souvenirs, jamais il ne l’avait cédé à Kaylie même durant une courte période… alors oui ma pire crainte se confirmait… Cela ne me coûtait seulement rien de demander à Kaylie, mais je connaissais d’ores et déjà sa réponse, elle me dirait qu’elle ne l’avait pas.
Lorsque Kaylie m’ouvrit ses bras, j’ouvris également les miens et la serra contre moi. J’imaginais quelle douleur elle pouvait ressentir, perdre Sam serait pour moi une déchirure, et ses larmes témoignaient de sa tristesse quant à la perte d’Alex. De mon côté, j’intériorisais, je ne laissais personne voir la douleur qu’engendrait la perte de mon jumeau.

« Comme… je sais pas trop en fait. Et toi ? … Tu supportes ? »

Je n’avais pas la moindre idée de la façon dont je me sentais. Si, j’étais vide, cruellement vide, je me sentais abandonnée par celui qui m’avait juré qu’il veillerait toujours sur moi. « Je serais toujours là pour veiller sur toi, je te le promets » m’avait-il glissé à l’oreille un matin dans les couloirs du lycée, tandis que je ne retrouvais pas mon inhalateur et qu’il venait tout juste de me le donner, l’ayant pris pour moi à la maison lorsque nous étions partis le matin-même.

Chaque fois que je me retrouvait seule,je pouvais lâcher toute ma peine et pleurer.Je restai forte devant les autres,ou du moins,j'essayais.Je craquais dans le dos des gens,comme ça,j'étais sure d'être tranquille.Personne n'allait m'obliger à parler pour me sentir mieu,personne n'allait chercher à me comprendre,en gros,je pouvais pleurer sans me justifier.Il fallait toujours que devant mes parents,j'explique pourquoi je pleure,et s'en suivait une longue discussion pour m'empêcher de pleurer.Ce n'est pas en masquant sa peine qu'elle disparait de toute façon,et je me fichait des paroles qu'on m'envoyait pour que j'arrête de pleurer,et que j'arrête de penser à cette histoire.On dit toujours que c'est plus facile à dire qu'à faire,mais là,c'est impossible à faire.J'aimerai bien voir comment ils se sentiraient après un tel évènement,voir des corps en sale état pendus,surtout quand on a un membre de sa famille,son petit copain ou un ami proche qui en fait partit.Vivre ce sentiment étrange dans une maison sois disant hantée,et qui se trouve l'être vraiment.Et ressortir vivant,après toutes ses images dans sa tête.Le pire,c'est que je fais tous les jours des rêves qui me font revivre ces scènes,je ne peux pas fermer un œil sans cauchemarder.Alors oui,j'aimerai bien,mais je peux pas.Ne peuvent m'aider que ceux qui ont vécu la même chose.Ceux qui sont extérieurs à tout ça ne peuvent rien,et les gens qui disent 'Je te comprends',m'énervent au plus haut point.

Je gardai la chaîne en main,sur laquelle Alex avait ajouté la première lettre de son prénom et le mien.Il avait pensé que ce serait mieu sur une chaine toute simple.Mais ce n'était pas une chaine toute simple,c'était celle qu'il portait tout le temps,et qu'il lui avait offert.Tout ce qui venait de lui n'était pas un simple objet.C'était plein d'amour...Je restai dans les bras d'Anna et je lui frottait un peu le dos.Je savais que ce n'était pas simple pour elle,c'était son frère jumeau et perdre sa moitié,celui avec qui on grandit,c'est terriblement douloureux.Même si elle essayait de ne pas le montrer,je le voyais bien,elle n'était plus la même...Aucuns d'entre nous n'était le même.On était tous éteint,et renfermé.Je me séparait d'elle après l'accolade et je lui tint la main.. pouvaient.Nous pouvions nous réconforter un peu...Je répondit,assez mélangée dans son mal être

` Je peux pas te dire tellement c'est difficile... J'essaye,mais c'est dur... `

Je passa ma main dans mes cheveux et baissa les yeux quelques secondes avant de les reporter sur Anna.A ce moment précis,je ne savait pas trop quoi dire.Je n'aimais pas trop dire comment je me sentais,surtout devant Anna qui est la soeur jumelle d'Alex.Je lui caresse la main de façon amicale,moi même au bord des larmes.Je savais que devant elle,je pouvais craqué,elle me comprenait.Je rompt le court silence pour demander

` Et toi,tu arrive à supporter son absence ? Abby va un peu mieu ou non ? `

Tandis que je serrais Kaylie dans mes bras maigres, j’espérais inconsciemment sentir l’odeur d’Alex sur elle. Moi je ne sentais que la mort, je le savais parfaitement, je ne me faisais aucune idée là-dessus, et aucune autre odeur n’atteignait mes narines. Je ne parvenais pas à laisser cette odeur derrière moi, elle était réellement collée à moi, mais mon espoir s’avéra vain lorsque, tandis que je tenais Kaylie dans mes bras, je sentais toujours cette même odeur. Pourquoi était-ce désormais la seule odeur que je parvenais à sentir depuis la mort d’Alex ? Pourquoi les cookies de Rebecca n’avaient-ils eu ni goût ni odeur ? Pourquoi même une douche où je me frottais à m’en faire saigner ne me débarrassait toujours pas de cette odeur pestilentielle ? Il y avait une explication toute simple à ce phénomène, il en existait même deux. La première était assez tordue, la seconde aussi remarque. Il se pouvait que je sente ainsi la mort parce qu’une partie de moi était effectivement morte avec Alex, ou alors parce que depuis que nous avions pénétré dans cette maison, elle avait laissé sur nous cette odeur, celle de la mort qu’elle avait causé, la mort qui s’était abattue sur six d’entre nous. J’étais folle ! Complètement folle ! Mais comment ne pas croire à de telles possibilités après ce qui nous était arrivé dans cette satanée baraque. Lorsque nous relâchions finalement notre étreinte, nos mains vinrent d’elles-mêmes se poser l’une dans l’autre. J’avais perdu la moitié de moi-même, Kaylie avait perdu la moitié de son cœur, l’homme de sa vie. Je gardais ma main dans la sienne, et mon regard se posa sur la dalle de marbre sombre sur laquelle je lisais « Alex Nicolas Doyle » ainsi que notre date de naissance et la date de sa mort.

Je pris une inspiration plus forcée, sentant que je pouvais faire une nouvelle crise d’asthme à n’importe quel moment dans une telle situation. J’écoutais alors ce que Kaylie avait à me répondre, quant à la souffrance qu’elle pouvait endurer avec cette absence forcée. Je n’imaginais que trop bien sa douleur, lorsque je prenais conscience de l’étendue de la mienne. Si je souffrais tant de son absence, de sa mort, Kaylie devait aussi de son côté hurler sa douleur comme pas permis.

« Je ne sais pas ce qui la traumatise le plus… ce qui s’est passé dans la maison ou la mort de… d’Alex. Au moins, elle arrive encore à dormir. » Lui dis-je tandis qu’elle me questionnait sur Abigaïl.

Je n’arrivais pas à cerner Abby quant à toute cette histoire. Et incapable de savoir moi-même où j’en étais, j’étais encore moins capable de savoir où elle-même en était. Mon pouce caressait alors la main de Kaylie, et pour la seconde fois, je prenais une inspiration plus forcée que les autres, sachant parfaitement que je n’avais pas mon aérosol en cas de réelle crise.

« Moi… » Commençais-je la voix légèrement tremblante. « … je crois… qu’une partie de moi est morte avec lui. »

J’en étais en réalité certaine, quelque chose était mort en moi en même temps qu’Alex avait perdu la vie, et je ne retrouverais jamais cette partie de moi à jamais perdue. Ma voix trahissait mes réelles émotions quant à la perte d’Alex, mais je retenais d’une façon étrangement facile les larmes qui me venaient.

Toutes les deux,sans parler d'Abigail,avions perdu un être cher.L'une son frère jumeau,l'autre son cousin et moi,mon petit copain.Nous soufrions toutes de la perte du même être.Je n'avais pas seulement perdu mon petit copain,mais aussi un très bon ami.Car avant d'être ensemble,nous étions très proche et nous nous entendions très bien pour des amis.Anna pouvait comprendre ma tristesse,ma douleur,car si elle avait perdu Samuel,elle souffrirait autant.J'étais quand même contente qu'elle n'ait pas perdu Abigail aussi.Elles sont très proches et je sais que perdre son frère et sa cousine,ça aurait été un déchirement...Je sais qu'elle se serait accroché pour Samuel,mais sinon je pense qu'elle aurait eut du mal.Honnêtement,je pensai à ça.Et si on avait perdu deux être chers...Je me posai tellement de questions idiotes,la plupart n'auront aucunes réponses,et d'autres n'ont aucuns intérêts.Le plus souvent,je pensais à ce que j'aurai pu faire pour empêcher tout ça,j'aurais forcément pu faire quelque chose pour les empêcher de s'éloigner.Lorsqu'elle me répondit,je la regarda toujours en caressant avec son pouce sa main.Abigail est jeune,ce qui a fait que c'était encore plus compliqué pour elle.Je comprenais,tous les éléments étaient traumatisants et il était difficile de s'en remettre.A sa réponse,je n'étais pas surprise,je connaissais sa réponse par avance.Je répondit en parlant d'Abby

` Je pense que les deux y sont pour quelques choses... C'est bien qu'elle arrive à dormir au moins.Elle arrive à restée seule maintenant la nuit ? `

Je m'informais,car je m'inquiétais.Moi,je dormais seule,la porte grande ouverte,à la limite d'allumer la lumière de mon bureau.C'est ridicule,mais je n'y peut rien.J'avais tellement peur de rouvrir les yeux et que dans le noir,je revois les images des corps...Je me rappelle qu'en découvrant le premier corps,j'avais avancé à l'aveuglette et voyant des ombres,j'avais rallumé ma lampe torche,pour y découvrir un corps.J'en tremble encore.Si j'avais l'âge,je dormirai avec mes parents.Mais je suis leurs seul enfant et je n'ai personne avec qui me rassurer la nuit.Je n'arrivais pas à dormir,ou si,dès que je tombai de fatigue,en plein milieu de la nuit,je me réveillais brusquement,je souffle coupé...Je devais avoir une mine atroce avec de sacré cernes...Je continuait de caresser la main d'Anna un peu plus en entendant le son de sa voix,toute tremblante

` Je me doute bien qu'il y a un immense vide en toi... `

En entendant Anna respiré ainsi,je me souvint qu'elle était asthmatique.A ce moment,je me rappelait qu'Alex me racontait souvent que sa soeur oubliait son aérosol en cas de crise,et qu'il savait qu'elle l'oubliait à chaque fois.Du coup,il en avait un avec lui pour le lui donner.Et visiblement,elle l'avait encore oublié,autrement elle l'aurait déjà utilisé.J'avais sérieusement peur qu'elle fasse une crise,car je ne savais pas quoi faire si cela lui arrivait.J'imaginais la réaction qu'aurait eut Alex en voyant sa soeur,ayant oublié une énième fois son aérosol.J'étais stressée,je lui dis alors en grimaçant légèrement

` Tu as encore oublier quelque chose pour ton asthme non ? `

Qu’avais-je fait ? Si mon oncle pensait que Samuel était responsable de toute cette histoire, il oubliait volontairement de mentionner que j’avais traîné Abigaïl et Alex avec moi durant cette soirée. Lorsque Sam m’avait parlé de la soirée, j’avais tout bonnement proposé à Alex et Abby de participer, après tout cela devait être une soirée entre amis, Alex pouvait bien venir, et Abigaïl ayant intellectuellement le même niveau que nous était naturellement de la partie, surtout parce que je passais beaucoup de temps avec elle depuis qu’elle était née, une cousine que je voyais davantage comme une petite sœur. En vérité je savais que mon oncle n’oubliait pas que c’était moi qui les avait amené avec nous, seulement il préférait davantage blâmer Samuel qui avait émis l’idée d’entrer dans cette maison, et qu’il tenait ainsi pour responsable de toute cette histoire. Mais nous avions tous choisi d’y entrer, personne ne nous avait forcé. Sam n’avait obligé personne, moi j’avais demandé à Abby de patienter avant que nous sortions alors qu’elle me suppliait presque que l’on sorte tous de cette maison qui l’effrayait déjà de l’extérieur. Si mon oncle Logan voulait blâmer quelqu’un pour Abigaïl, c’était moi qu’il devait blâmer, pas Sam. Et après cela, je ne pouvais évidemment pas refuser à Abigaïl qu’elle dorme avec moi, puisqu’elle me le demandait par peur de faire de nouveaux cauchemars comme les nuits qu’elle avait passées seule. Chaque soir, elle s’endormait dans mes bras, se sentant comme protégée de ce qui pourrait lui arriver durant la nuit. Je doutais d’être réellement une protection pour elle, mais Abby semblait le croire et je n’irais pas la contredire. Après tout, c’était peut-être le moyen de me racheter à son égard.

« Elle reste avec moi toute la nuit, elle… elle veut pas dormir toute seule. Elle a peur de ce qui pourrait lui arriver. Mais bon, je ne suis pas sûre que je pourrais la protéger de quoi que ce soit si quelque chose arrivait. Mais tant qu’elle y croit et qu’elle peut dormir, ça me va. » Expliquais-je à Kaylie qui s’informait pour, je le supposais, calmer son inquiétude.

Un vide en moi, disait-elle… c’était bien cela. L’absence d’Alex avait créé un vide en moi, et je n’étais plus qu’une ombre depuis trois semaines. Il me faudrait retrouver ma lumière que j’avais pour le moment totalement perdue de vue.
Tandis que j’allais reprendre la parole, elle me signifiait qu’elle remarquait ma respiration plus forcée. Kaylie savait que j’avais de l’asthme, tout mon entourage était au courant, j’avais fait une crise devant toutes les personnes que je connaissais et celles que je ne connaissais pas non plus, il n’était pas étonnant que personne n’ignore que j’étais asthmatique. Oui, j’avais encore oublié mon aérosol, mais jusqu’à maintenant je pouvais compter sur Alex pour y penser pour moi lorsque j’oubliais, c'est-à-dire pratiquement tout le temps.

« C’est Alex qui y pensait pour moi. » Lui dis-je. « Ne t’inquiètes pas, je ne ferais pas de crise maintenant. » Ajoutais-je pour la rassurer.

Je parviendrais à maintenir une respiration régulière quand bien même elle serait forcée. Je n’avais pas de réel contrôle sur ça, mais certaines de mes crises étaient psychosomatiques, et je savais que je pouvais empêcher celles-ci. Alors je pourrais certainement empêcher celle qui se déclencherait dans les minutes qui suivaient.

Suite à cet événement,j’aurai pu en vouloir à Sam.C’est vrai que j’aurai pu y laisser a peau,j’aurai pu me séparer d’eux pour rester avec les six autres,et mourir moi aussi.J’ai perdu mon petit copain et l’autre moitié de mon cœur.Je ne dirais pas par sa faute,car à aucune seconde,Samuel n’avait souhaité nous faire du mal.Au contraire,il voulait passer un bon moment avec nous…Mes parents lui en avaient voulu,ils m’avaient sans cesse répété que j’aurai pu mourir moi aussi.Je n’arrêtai donc pas de leurs dire que j’étais encore en vie et qu’il ne savait pas qu’on risquait quelque chose.En plus,nous étions tous d’accord pour y aller,personne ne nous avait forcé,c’était bien vrai.Elle en avait assez que sa mère lui rappelle qu’elle avait encore la chance d’être en vie.Oh oui,quelle chance d’être en vie aujourd’hui.Voir les gens qui me sont chers malheureux,pleurer tous les jours et voir ses horreurs sans cesse dans ma tête…D’accord,les pauvres adolescents morts auraient du rester en vie,mais moi,je n’ai rien demandé.Ca se trouve,j’aurai pu moi aussi mourir et voilà…Je n’arrivai pas à en vouloir à Samuel,c’était impossible et insensé.Je n’allais pas perdre mon meilleur ami alors que moi,à part des séquelles psychologiques,je suis encore là.Quand Anna me raconta qu’Abby dormait avec elle,j’étais plus rassurer.Elles étaient ensemble et c’était bien comme ça.Au moindre cauchemar ou petite peur,Abby pouvait se réfugier dans les bras de sa cousine et c’était top.Moi,je me contentait de me cacher sous ma couette,quitte à manquer d’air même si ça ne me protège de rien,je suis dans mon cocon.J’aurai tellement voulu me réfugier dans les bras d’Alex lorsque j’avais peur.Il savait trouver les mots,les gestes…Il lisait en moi comme dans un livre ouvert.Je comprenais qu’Abigail ce sentait protéger dans les bras d’Anna,je répondit

` Je la comprends…Moi si j’avais le choix,je dormirai pas toute seule…Elle sait que tu ne la laissera pas tomber.Si il y a un problème,elle sait que tu ne la laisseras pas tomber.Que tu feras tout pour la protéger si tu le peux…Alors,si,elle se dit ça dans sa tête et elle sait qu’elle a raison de croire ça.Donc,tu la protège bien `

Depuis sa disparition causé par des choses surnaturelles,puisque j’y croyais et que ça existe je me disais que peut-être il était à nos côtés.C’était tout à fait possible,mais j’aimerai tellement avoir un signe…Je me sentais ridicule de penser à ça.Je pense qu’espérer avoir un signe de lui me rendrait encore plus triste,si au final je n’en recevait pas.On s’accroche à ce qu’on peut.Anna me rappela que c’était Alex qui pensait à l’aérosol.J’eus un petit sourire en coin,je ne souriais qu'en pensant à lui,il était très prévoyant et faisait toujours attention aux gens qu’il aime,en faisant presque plus attention à nous qu’à lui.C’était un amour.Anna me rassurait,mais si elle faisait une crise,elle n’y pouvait rien.Le pire c’est qu’Alex ne m’avait jamais dis quoi faire si jamais elle n’avait pas son aérosol ce qui allait être quasi impossible puisqu’il était encore là,donc dans la situation,je paniquerai un peu,de peur de la voir dans un sale état sans que je puisse rien faire.Je dis

` J’espère,j’aimerai pas te revoir en pleine crise,ça me ferait mal d’être incapable de t’aider.Alex doit se dire que tu as toujours la tête ailleurs `

J'avais dis ça,toujours avec son petit sourire,et un regard tendre à l'attention d'Anna.Quand je pensais à lui,à son sourire,ça lui faisait du bien.Imaginer ce qu’il disait,ce n’était pas appuyé sur le fait qu’il était partit à jamais,même si c’était le cas,mais c’était beaucoup plus positif que ça.J’avais la chaine d’Alex en main,je demandit à Anna,un peu déchiré mais c’était sa sœur,c’était normal.De plus,il l’avait porté,il me restait la bague qu’il m’avait offert pour mon anniversaire

` Tu…Tu veux sa chaine ? Avant il la portait tout le temps et voilà si tu veux la porter ou la garder avec toi en main… `

Je protégeais bien Abby ? Ce n’était pas l’impression que j’avais. Avec toute cette histoire, j’avais perdu en plus de mon frère toute confiance en moi et aussi tout le respect que je pouvais me porter à moi-même. J’avais entraîné Abby dans cette mésaventure, et j’étais plus ou moins directement responsable de son traumatisme actuel. Dans ces conditions, j’étais bien loin d’être certaine de savoir protéger Abigaïl comme il se doit. La seule chose que je pouvais faire désormais, c’était de l’aider à s’endormir en toute tranquillité, lui garantir une nuit sans cauchemar car mes bras l’entoureraient, et que blottie contre moi, elle aurait un sommeil paisible sans risquer de voir de nouvelles horreurs, si jamais je pouvais effectivement la protéger de ses cauchemars par ma simple présence. Elle était comme ma petite sœur, bien plus qu’une simple cousine, j’avais grandi avec elle, j’avais passé chaque jour de sa vie avec elle, je lui donnerais ma vie sans hésiter, elle était tout comme Alex une partie de moi. Et j’avais tout intérêt à la protéger si je ne souhaitais pas la perdre également. Si je venais à perdre Abby, je ne m’en remettrais pas, c’était certain, quand bien même j’aurai encore Sam. Perdre deux parties de moi ne serait humainement pas supportable, une ne l’était déjà pas.
Kaylie m’avouait que si elle en avait la possibilité, elle ne dormirait pas seule elle non plus. J’admettais volontiers que la présence d’Abigaïl dans mon lit m’aidait également à m’endormir, pas longtemps certes, mais au moins je pouvais dormir. Contrairement à elle, je ne me sentais pas protégée, et je faisais encore des cauchemars. Tout comme Kaylie, je le supposais.

« Il reste de la place dans mon lit, si tu veux. » Dis-je plaisantant certes mais seulement à moitié. « Abby ne prend pas tant de place que ça, et… j’ai un grand lit. » Continuais-je dans ma lancée.

Ma respiration légèrement forcée, je prenais quelques secondes pour la calmer, bien que le contrôle là-dessus fût en réalité très limité. Mais au moins, j’essayais, à défaut de pouvoir réussir vraiment. « Inspire profondément par le nez et calme-toi » … Voilà ce qu’Alex me disait lorsque lui-même n’avait pas mon inhalateur. J’appliquais à la lettre ce principe, en m’y prenant maintenant, cela marcherait et nul besoin de ma ventoline pour éviter l’arrêt brutal de ma respiration.
− Anna ?
− Je trouve pas mon inhalateur…
− T’as vraiment pas de tête, toi.
− C’est pas drôle…

Il me tendait alors mon inhalateur. Si moi je l’oubliais assez souvent, lui jamais. Sans lui, j’aurai fini à l’hôpital bien plus souvent. Le nombre de fois où j’y avais terminé depuis mon enfance… le médecin nous laissait sortir sans mon oncle à la fin, il devait se douter qu’il parlait de toute façon dans le vide.

« Il fait toujours plus attention aux autres qu’à lui… enfin… il faisait… »

Utiliser le passé me déchirait le cœur. Je ne voulais pas utiliser le passé, user du présent donnait l’impression qu’il reviendrait cependant.
Les paroles suivantes de Kaylie me ramenèrent à ce que j’avais pensé au début de notre conversation : la gourmette disparue d’Alex. Je lui laissais volontiers la chaîne, je l’avais dit, seulement je voulais sa gourmette. Mais je savais par avance la réponse que Kaylie me donnerait lorsque je lui demanderais : elle ne l’avait pas. Elle ne l’avait jamais eu tout simplement parce qu’Alex ne l’avait jamais enlevé ni prêté à qui que ce soit.

« Non, tu… tu peux la garder… » Lui dis-je tout de même difficilement. « Mais… tu n’aurais pas sa gourmette ? » Lui demandais-je quand bien même je savais d’avance qu’elle dirait non. « Je la retrouve pas… » Ajoutais-je.

Personne n’aurait cette gourmette, et je ne pourrais pas la trouver, à moins d’aller dans cette maison, et de la chercher. L’idée ne me réjouissait pas du tout, et elle pourrait d’ailleurs à tout moment me déclencher une crise.

Chaque soirs,je trainais devant la télé,redoutant le moment du couché.J'aurai adoré prendre un sac de couchage,mon matelas étant trop grand pour le trimballer et me mettre près du lit de mes parents.Ce serait plus rassurant que de se trouver dans une chambre noir,seule à l'autre bout du couloir,loin de la chambre des parents en cas de possible malaise.Mais comprenez moi,c'est un peu déplacé donc je me contente de ma solitude pour affronter mes peurs et mes difficultés à m'endormir.Imaginez,passer la moitié de la nuit à se retourner sans arrêt,pour finalement trouver le sommeil pour même pas deux heures,à cause d'un réveil causé par un horrible cauchemar.A la longue,c'est épuisant et avec la tristesse,ça ne me rend que plus mal.Aux paroles d'Anna,je ne savais pas trop si elle 'plaisantait' ou si elle était sérieuse.Je pense qu'elle plaisantait,alors je répondit

` Je ne pense pas que je me permettrai de venir dans ton lit.Si un jour je devais m'incruster chez toi,je me contenterai d'un bon sac de couchage,pour pas dérangé plus que je ne le ferai déjà `

C'est sur que dans un sac de couchage,ce n'était pas top,mais être dans une chambre avec deux amies tout proche,c'était tout de même rassurant.C'est fou ce que je suis devenue peureuse avec cette histoire.Rien qu'à penser à cette nuit,je frissonnait.J'essaierai de faire une nuit blanche,pour ne pas fermer l'oeil.Après m'être recueillit sur la tombe d'Alex,cauchemarder allait me bouleverser.Surtout si c'était un rêve où je me trouve avec Alex,à discuter comme-ci il était encore là et me réveiller,seule.Anna employait le passé pour parler d'Alex

` Il le fera toujours,il pensera à veiller sur nous,tu crois pas ? `

Certains pouvaient trouver ça ridicule.Mais pas moi...Anna n'était pas intéressé par la chaine,ou du moins,elle cherchait pour l'instant autre chose.Ce qui la préoccupait,selon ses dire,c'était de retrouver la gourmette d'Alex.Sa fameuse gourmette...Je réfléchis un instant à propos de la gourmette,si je l'avais vu ailleurs que sur Alex,ce qui m'étonnerai fortement,mais je me creusai la tête pour fouiller dans mes souvenirs.

` D'accord,merci...Mais...Tu peux...Enfin,si tu veux la récupéré un jour,je pourrai comprendre.J'ai la bague qu'il m'a offert avec son nom dessus,tu mérite d'avoir quelque chose qu'il portait en tant que soeur jumelle... `

Je me tut quelques secondes pour ajouter,d'un air désolée

` Non,je suis désolée je ne crois pas l'avoir vu ailleurs que sur son poignet... `

Intriguée,je fronça les sourcils surprise,puis ajoute d'une voix tremblante,imaginant le pire

` Tu...Tu ne la retrouves nulle part ? Il ne la portait pas ? `

J’avais peut-être eu l’air de plaisanter, cependant j’étais sérieuse. J’imaginais parfaitement ce que Kaylie pouvait ressentir seule dans on lit, je l’avais ressenti les premières nuits avant qu’Abigaïl ne vienne me rejoindre dans mon lit, ayant tout aussi peur que moi de dormir seule après cette histoire. Si Abigaïl s’était endormie, plus parce qu’elle était éreintée que parce qu’elle le souhaitait vraiment, moi je n’avais pas pu fermer l’œil durant les quatre premières nuits, si bien que j’en étais ressortie avec des cernes plus marquées que jamais. Et durant ces quatre nuits, ou Abigaïl s’était réveillée en hurlant à chaque fois, j’avais fini par venir guetter son sommeil, ne pouvant pas le trouver de mon côté. C’était la nuit suivante que ma cousine venait pour la première fois me demandait si elle pouvait dormir avec moi. J’avais accepté bien entendu, mais la première de ces nuits-là, je n’avais pas dormi non plus.
Si je dormais avec Abigaïl, pourquoi ne pas aussi dormir avec Kaylie ? Ce n’était pas cela qui me gênait. Si au contraire, cela pouvait nous permettre de toutes dormir d’un sommeil réparateur et sans cauchemar, j’insisterais pour que Kaylie vienne ! Nous étions comme qui dirait tous dans la même galère, dormir était un parcours du combattant pour chacun d’entre nous. Alors si nous pouvions trouver le sommeil plus facilement et plus paisiblement par de tels moyens, que l’on en use !

« Tu sais, c’est pas toi qui me gênerais. Si je te le propose c’est que tu peux. Si ça peut nous permettre de toutes dormir, c’est toujours bon à prendre. »

J’étais sincère, même dans mon malheur je pensais moi aussi aux autres en premier. Un trait de caractère qu’Alex et moi avions en commun. Si physiquement nous nous ressemblions, caractériellement nous avions peu de points communs, mais celui-ci prônait ! Etait-ce l’absence de nos parents qui nous avait rendus ainsi ? Je l’ignorais, cependant je savais que nous partagions encore cela, même après sa mort.

« Je l’espère. » Dis-je à Kaylie, qui me demandait si je ne croyais pas au fait qu’il veillait toujours sur nous où qu’il soit.

Après tout, nous avions eu la preuve ce soir que les histoires de fantômes n’étaient pas seulement des histoires pour effrayer la populace, elles étaient également vraies. Alors pourquoi ne pas croire que quelque part Alex veillait encore sur nous. Je n’étais pas du genre croyant, bien que la religion fût encore bien présente dans notre pays, mais pour Alex, je pensais que je pouvais faire un effort.

La réponse suivante de Kaylie me laissa sans voix quelques instants. Elle n’avait fait que confirmer ce que je savais déjà : je ne trouvais pas la gourmette car elle était là où je ne l’avais pas cherchée, dans la maison des DeFeo.

« J’ai pas dû bien chercher. » Répondis-je, refusant d’admettre ce que je savais.

N’importe qui me connaissant savait déjà quelle idée me trottait dans la tête. J’étais du genre inconsciente, Alex ne cessait jamais de le répéter, seulement il parlait de mon asthme et de ce que je faisais qui me déclenchais plus de crises que nécessaire. Cependant, cette fois-ci j’étais parfaitement consciente, je savais où elle se trouvait, et malgré les risques que cela comportait j’irais la chercher. Comme si mon asthme n'était pas suffisant pour risquer ma vie, voilà que j'avais en tête de la risquer autrement...

J'aurai volontiers accueillit un amis ayant vécu la même chose que moi.Nous étions tous dans la même galère et il fallait se soutenir,par n'importe quel moyen.De plus,mon matelas était grand,je n'ai jamais compris pourquoi mes parents m'en avaient acheté un aussi grand,j'étais seule mais bon,tant mieu.Je pouvais y accueillir trois personnes en plus de moi à condition de se serrer.Mais sérieusement,je pouvais mettre deux personnes,donc nous serions trois.Nous serions vraiment bien,et on pourrait dormir tranquillement,du moins peut-être.En tout cas,si quelqu'un va mal ou autre,on peut se réconforter et c'est mieu que d'être tout seul.A la réponse d'Anna,je fus légèrement surprise mais agréablement.Je ne savais pas trop quoi répondre,assez gênée de vouloir me joindre à elles...Mais si elle me le proposait,c'était comme elle venait de le dire,c'est que bien entendu je pouvais.Je n'allais plus être seule l'espace d'une nuit,je ne sais pas pour quelle durée j'allais restée,mais une nuit allait me soulager.Vous savez,passer des nuits entière à ne pas fermer l'oeil ou être réveillé après deux heures de sommeil,avec de sales images en tête c'était épuisant et mes cernes en étaient la preuve.Une nuit à dormir totalement sereine et peut-être sans cauchemar,allait me permettre de me reposer.Je répondis

` C'est vraiment adorable de ta part...Oui c'est vrai,j'espère que ça nous aidera.Je ne resterai pas longtemps... `

Répondant à ma question sur Alex,elle me disait qu'elle espérait.C'était sur...Je savais qu'Anna n'était pas spécialement croyante,je ne l'étais moi même pas vraiment.Je pouvais prier si vraiment j'étais mal,mais je n'allais pas à la messe,tout ça.Je suis une petite croyante,qui ne pratique pas tellement,comparée à la famille de ma mère.Je veux m'éloigner de ça le plus possible...Anna semblait stressée à propos de la gourmette.Je l'étais moi même d'un coup,imaginant le pire.Alex ne la quittait jamais,et je ne me rappelle pas si il l'avait dans la maison,je lui tenais la main où il ne la portait pas...Mon regard était figé vers la tombe,après quelques secondes de silence,je sortis de mes pensées,espérant que je la trouverai

` Tu as cherché chez toi,mais je ne savais pas que tu la cherchais,donc chez moi je chercherai.Il a du l'égarer,ça peut arrivé,donc je verrai ça dès que je rentrerai `

J'allais me donner à fond pour chercher,j'allais retourner toute la maison,chercher dans le jardin,dès fois qu'en venant me chercher il l'est laissé tomber ou autres.Ca pouvait être n'importe où et j'allais bien entendu faire tout mon possible et j'espérai sincèrement la trouver chez moi

Qu’elle reste aussi longtemps qu’elle le voudrait. Si cela nous apaisait de ne pas passer nos nuits seules chacune dans notre coin, que l’on en profite, et ce à outrance. J’avouais avoir connu Kaylie par l’intermédiaire de Sam et d’Alex, elle n’avait pas été une amie directe dirons-nous, et jusqu’à maintenant je ne la comptais pas réellement parmi ms amis les plus proches. Elle était surtout la petite amie de mon frère et la meilleure amie de mon petit copain. Cependant, quand bien même je ne la connaissais pas beaucoup, je pouvais aisément supposer que vu les relations qu’elle entretenait avec mon frère et mon petit ami, elle ne pouvait être qu’une personne bien. Et quand bien même ne l’était-elle pas ou que je ne l’aurai pas apprécié – ce qui n’était pas le cas – mon frère l’avait aimé durant je en sais combien de temps, et pour cela, uniquement cela, je me devais d’être présente pour elle. Elle souffrait tout autant de la perte d’Alex, elle l’aimait également. Et si jamais je pouvais faire quelque chose pour elle, je ne m’en priverais pas. En temps normal, j’étais toujours prête à aider les autres, aujourd’hui plus que jamais ce trait de caractère se prononçait chez moi. J’ignorais à quel point ils avaient pu s’aimer tous les deux, tout autant que Sam et moi je supposais, et puisque j’étais la sœur d’Alex, sa jumelle qui plus est, si une personne devait prendre soin de Kaylie pour lui, c’était bien moi. Alex, je te le jure, je prendrais soin de Kaylie pour toi.

« Ne t’inquiète pas. » Lui dis-je. « Tu es la bienvenue. Tu l’as toujours été. »

Et contrairement à Sam, elle le resterait. Mon oncle ne s’était jamais permis de s’immiscer dans nos relations amoureuses jusqu’à maintenant, ils respectaient nos choix et accueillait notre moitié si nous prévenions au préalable, et si bien évidemment notre moitié était une personne respectable et un tant soit peu polie. Je savais que Kaylie serait toujours la bienvenue, et je ne voyais pas mon oncle me refusait la présence de mon amie à la maison dans de telles circonstances. Par contre, je savais tout autant que Sam ne risquait plus de remettre les pieds à la maison avant belles lurettes, si jamais un jour il pourrait y entrer à nouveau. Pourquoi ne me battais-je pas pour imposer Sam ? Ce n’était pas de sa faute, non, et pourtant c’était tout juste si je prenais sa défense devant mon oncle. Qu’est-ce que mon esprit tordu avait encore traficoté ? Je l’ignorais.
Je sortais de mes pensées pour m’éviter une surchauffe cérébrale, et surtout pour découvrir une chose qui aurait pu me déplaire et je me reconcentrais sur le sujet actuel : la gourmette de mon frère.

« Merci. » Répondis-je à Kaylie lorsqu’elle se proposa de chercher chez elle.

Je n’avais pas le cœur à lui avouer que je savais déjà qu’elle n’y était pas. Je me souvenais parfaitement l’avoir vu au poignet de mon frère ce soir-là, et lorsque je m’étais rendue à la morgue, on m’avait certifié qu’en arrivant Alex n’avait rien à aucun de ses poignets… la dure réalité s’imposait à moi : le 112 Ocean Avenue… Aurais-je la force d’y remettre les pieds ? Et surtout en ressortirais-je en vie si jamais j’y remettais effectivement les pieds ? Quelques réflexions s’imposaient à moi.

Il fallait être honnête,je n'avais pas beaucoup d'amis depuis mon arrivée au collège.Je ne sais pas pourquoi ils m'avaient tous lâchés ou trahis.J'en avais peu,certains sont partis,six autres sont décédés dans la maison et six autres,étaient encore en vie.Je pouvais compté sur eux et je m'étais pas mal rapproché d'Abby,d'Anna et d'Ethan,le frère de Sam.Nous étions déjà pas mal proche,étant la meilleure amie de Sam,je m'entendais vraiment bien avec Ethan mais sans plus.Alors qu'aujourd'hui c'est différent...Nous sommes tous plus proches.A vrai dire,avoir peu d'amis,ça ne me faisait pas grand chose.J'en avais quelques uns,qui sont simplement adorables.Je sais que je peux leurs faire confiance,qu'ils seront toujours là pour moi.Et pour rien au monde,je vendrai l'amitié que l'on entretient les uns les autres,pour pleins de personnes,avec qui le courant ne passera jamais.Je voyais souvent Anna,lorsque je passais chez les Doyle pour voir Alex,nous étions amenés à nous croiser,mais comme je l'ai dis,il n'y avait rien de plus.On ne cherchait pas spécialement à dialoguer,ni à trainer ensemble.Elle était assez sympa et j'ai toujours trouvé dommage que l'on ne se parle pas...Cela arrive maintenant,c'est peut-être mieu comme ça.Le plus important,c'est qu'on peut se soutenir,ayant perdu le même être cher.

` Merci beaucoup Anna `

Anna et Alex étaient vraiment pareils,ils pensaient beaucoup aux autres.Ils ont un coeur immense et sont tous les deux en or.Anna étant encore parmis nous,reflétait son frère.Aussi bien par ses ressemblances physiques que par son caractère...Voilà deux jeunes gens que l'on appelait jumeaux pour quelque chose.Savoir que maintenant je pouvais aussi compter sur elle,ça me faisait vraiment plaisir.Elle me fit savoir que j'étais la bienvenue et que je l'ai toujours été.Je me rapprocha et lui fit un bisou sur la joue.Je n'aimais pas la voir souffrir comme en ce moment même.J'espère vraiment que si elle avait besoin de quoi que ce soit,elle m'en parlerait.Sam allait bien sur veiller sur elle,Teddy aussi...Mais moi aussi,j'allais prendre soin d'elle.C'était tout à fait normal et je ferai tout pour qu'elle atténue sa tristesse.A propos de la gourmette,je voyais sur le visage d'Anna un air pensif.Je me posai des questions pour la gourmette,il ne l'avait pas,elle ne la trouve pas chez elle et si moi je ne la trouve pas,où pourrait-elle être !? La panique...Je garait toujours la main d'Anna dans la mienne et di

` Je t'en pris.A quoi tu pense Anna ? `

En rentrant à la maison, je n’aurais qu’à dire à mon oncle que Kaylie dormirait chez nous, et si jamais il me demandait pourquoi, je n’aurais qu’à lui répondre que c’était pour son bien. Ce qui était tout à fait vrai. Kaylie m’avait avoué que dormir n’était plus vraiment de ses activités quotidiennes, et si je pouvais y remédier, je le ferais pour elle, pour moi et pour Alex. Dès lors que nous étions ressortis tous les six vivants de cette maison, nous étions devenus un groupe à part. Nous avions survécu à une force surnaturelle dont nous ignorions absolument tout, et qui nous avait pris six de nos proches et amis. Peu importe qui nous étions les uns pour les autres avant cela, ce qui importait désormais qui nous devenions après cela. Nous serions tous à jamais marqués par cette histoire, cette soirée macabre. Nous étions désormais comme les détenteurs d’un secret funeste qui devait à jamais le demeurer. Si un jour, on m’avait raconté une telle histoire, je n’y aurais cru, et j’aurai parlé du scénario d’un film, aujourd’hui je savais désormais que les scénarios de film n’avaient rien à voir avec la réalité, ils étaient bien plus soft que notre réalité actuelle.
De toute façon, pour en revenir au premier sujet, je ne voyais pas mon oncle refusait que Kaylie reste pour la nuit, ou pour les nuits que j’allais lui imposer. Il aimait bien Kaylie de toute manière, elle resterait la bienvenue quoi qu’il arrivait, je le savais. Et puis mon oncle aurait l’impression que je reprenais des couleurs, ce qui pour lui était primordial. Bien sûr, il se fourvoierait, mais au moins je le rassurerais légèrement.

En toute réponse à son remerciement, je caressais sa main de mon pouce. Il n’y avait vraiment pas de quoi. Je le faisais de bon cœur, si je pouvais l’aider au moins en cela, j’aurai accompli quelque chose de bien dans toute cette histoire, et je me rachèterais auprès de mon frère et de ma cousine.
Elle me sortit cependant d’une nouvelle torpeur lorsqu’elle me demanda à quoi je pensais. Au pire, de mon point de vue. Rien que de penser à ce que je devais faire pour récupérer la gourmette de feu mon frère, je pourrais à tout moment déclencher une crise d’asthme. Le mal nous avait pris pour cible dans cet endroit, et je prendrais le pari qu’il recommencerait encore. Je n’irais pas tête baissée cette fois-ci mais que pouvais-je bien faire pour me protéger de cela ? Je n’en avais pas la moindre idée, et je risquais de me rabattre sur un plan bancal dans lequel je n’aurais aucune protection.

« Je pensais que… j’espère juste qu’elle… n’est pas dans la maison. »

Tu parles que j’espérais, je savais qu’elle était là-bas, et qu’il me faudrait m’y rendre. Mais je ne souhaitais pas embarquer Kaylie dans ma soudaine folie. Je venais de jurer à mon frère que je prendrais soin de sa petite maie, je n'allais pas la précipiter dans un danger imminent, hors de question.

En rentrant j'allais prévenir mes parents que je dormais chez Anna ce soir.Quand j'allais leurs expliquer,je savais qu'ils allaient être soulagée de savoir que je passerai une nuit en compagnie d'Abby et Anna,ce qui me permettra de me sentir plus en sécurité que dans ma chambre tout au bout du couloir.J'espérai réussir à dormir,sincèrement...Mais même si je ne pouvais pas dormir le premier soir,je savais qu'Anna était tout prêt et que je n'étais pas seule dans la peur.On allait pouvoir veiller les unes sur les autres,et pour moi,c'était un plaisir.Mais je pensai surtout à la recherche de la gourmette d'Alex,j'allais chercher sans m'arrêter en espérant la trouver.A la réaction d'Anna,je me doutais bien qu'elle était persuadé qu'elle se trouvait dans la maison...Oh non,pitié tout sauf ça.Ce qui intensifiait mon envie de fouiller dans tous les recoins de la maison,même là où il n'a jamais été.On ne sait jamais.J'allais mettre mes parents sur le coup,si ils ont le temps.Ce sera plus facile de leurs attribuer la zone du jardin,qui était trop grande pour que je le fasse seule,pendant que j'allais m'occuper de fouiller à l'intérieur de notre maison.Je trouvait ça bizarre qu'il ne l'ait pas trouvé à la morgue,pourquoi l'aurait-il perdu dans la maison,ou plutôt comment ?.Je répondis

` Si elle est dans la maison,je vois pas comment il aurait pu la perdre...Mais rien n'est dit tant que je n'ai pas cherché de mon côté `

Il n'avait sans doute pas pu se débattre au point d'en perdre sa gourmette.Il n'avait pas pu s'accrocher à quoi que ce soit,ni se la faire arraché...Si,peut-être...Je n'en savais rien,mais j'avais peur.J'imaginai que les choses surnaturels nous avaient réservé quelques surprises.C'est vrai qu'il fallait penser à cette possibilité.Peut-être qu'elle était dans la maison,ou peut-être pas.Ce qui me faisait le plus peur,c'est qu'Anna tente de la récupérer,sans en parler à personne.C'était sur que si elle envisageait d'y retourner,la situation serait grave,mais je pourrai comprendre.Je serai même prête à l'accompagner.Mais je ne préférait pas y penser,et je croisais les doigts pour la trouver chez moi...

Si Kaylie ne voyait pas comment Alex aurait pu perdre sa gourmette dans la maison du 112 Ocean Avenue, moi je voyais très bien. Après ce qui était arrivé dans cette maison du diable, plus rien ne pouvait m’étonner, c’était certain. Six adolescents, dont mon frère, étaient morts, assassinés par une chose que nous n’avions pu identifier, tuer par on ne savait quoi d’immatériel. Si cette maison pouvait prendre la vie de six adolescents ainsi, elle pouvait certainement faire bien d’autres choses. Cette pensée me glaça le sang, et je tentais alors d’imaginer ce qui avait bien pu se passer pour que l’on retrouve six de nos amis pendus à l’endroit même où trente ans plus tôt les corps des DeFeo avaient été retrouvés sans vie, tous tués d’une balle de fusil, tenu par Ronald DeFeo Junior. Ce dernier avait parlé d’un esprit qui lui avait murmuré de capturer et tuer les membres de sa famille. Plus tard les Lutz avaient tenu une histoire similaire, et maintenant… Seulement… comment un esprit immatériel aurait-il pu pendre six adolescents ? Pour les DeFeo et les Lutz, c’était une autre personne, possédée ou poussée par des voix, qui avait agi… ici personne… à moins que… Je chassais rapidement cette pensée de ma tête, ne la laissant même pas se formuler en moi, au risque de déclencher une crise d’asthme que je savais d’avance que je ne contrôlerais pas.
Il fallait à tout prix que je rassure Kaylie ! Qu’elle n’imagine rien qui puisse l’effrayer ou quoi que ce soit d’autre. Je prendrais soin d’elle, je le promettais à mon frère quelques minutes plus tôt, et je prendrais ainsi soin d’elle autant que je le pourrais, pour tout ce que je pouvais. Et actuellement, la rassurer, c’était prendre soin d’elle !

« C’est stupide. » Dis-je finalement. « Elle ne peut pas être dans la maison. »

Tromper mon monde… Je l’avais tant de fois. Je n’étais pas du genre à afficher mes sentiments, mon oncle et Rebecca associait cela à l’abandon de mes parents, et je me faisais la blague de les imaginer en tant que psy ! Mon oncle n’avait clairement pas la patience d’être psy, quant à Rebecca, je la trouvais bien trop gentille et trop humaine pour rester de marbre face aux confidences de personnes profondément blessées. Ainsi tromper mon monde, je l’avais souvent fait, sans éprouver une quelconque culpabilité jusqu’à maintenant du moins. Je ne voulais pas mentir à Kaylie, mais je ne voulais pas non plus qu’elle risque sa vie, simplement parce que je voulais à tout prix récupérer cette gourmette, et que cette dernière se trouvait dans l’endroit le plus dangereux de toute cette ville : le 112 Ocean Avenue.
Si quelqu’un irait risquer sa vie pour cette gourmette, ce serait moi et personne d’autre. Puisque j’étais celle qui la voulait à tout prix, j’irais la chercher moi-même sans mettre personne d’autre en grand danger.

Je me se posait maintenant d'autres questions.Déjà que je m'en posait beaucoup,à propos de pleins de choses différentes,mais qui se rapportaient toujours au même sujet,la soirée dans la maison.Et maintenant,à propos de la gourmette.Et si,finalement,elle était vraiment dans la maison.Ce n'était pas en se convainquant qu'elle n'y était pas,qu'on ne la trouverait pas.Je me mettais cette idée en tête,sans même avoir encore cherché.J'avais tellement peur qu'elle y soit..Ainsi,comment allions nous faire pour la récupérer.Anna voudrait-elle y retourner pour aller la chercher.Mais la véritable question,était la suivante; est-ce-qu'elle allait s'y risquée seule,ou allait-elle demander de l'aide ?.Cette deuxième possibilité,je savais que je pouvais la barré de mon esprit,la connaissant,elle ne voudrait plus jamais entraîné quelqu'un dans une aventure où elle risquerait d'y laisser sa peau,avec celle de la personne aussi.Et pourtant,j'espérai que si elle voulait y retourné,elle m'en parlerait,et ainsi je l'accompagnerait.Même si je ne voulais pas qu'elle risque de perdre la vie,je pouvais comprendre l'importance qu'elle accordait à la gourmette d'Alex.Peu importe les dangers,j'étais bien allée dans cette maison pour passer un bon moment avec des amis...Quitte à y retourné,je préfère que ce soit pour un objet ayant prit encore plus d'importance pour Anna qu'auparavant,j'irai.En plus,hors de question qu'elle s'y aventure seule...Je m'y rendrai,certes,avec une énorme crainte d'y laisser ma vie,mais si Anna pouvait la retrouver et que ça lui fasse du bien quelque part,d'avoir ce bien si important pour Alex,je n'hésiterai plus.Malgré tout,j'essayai de me convaincre qu'elle n'y serait pas

` Je ne pense pas non plus `

Je fut soudain prise de vertiges.Je serra un peu plus fort la main d'Anna pour ne pas tituber et je ferma fort mes yeux pour arrêter de voir le cimetière tourner.Je ne sais pas ce qu'il m'arrivait,mais je n'étais pas loin du malaise.Etait-ce le fait de me trouver devant la tombe d'Alex,qui me rendait si mal,mon traumatisme et mon stresse à propos de la maison ? Je n'en savais rien,mais je luttais pour ne pas tomber

Je laissais mes pensées se fixer sur la gourmette d’Alex, ne pensant pas à grand-chose d’autre pour le moment. Je ne pouvais penser qu’à cela en vérité. Mon esprit était comme bloquée sur ce sujet, ne pouvait se concentrer sur autre chose que cela. Cette gourmette, je me souvenais de chacun de ses détails. J’avais demandé à Rebecca de m’amener à Babylon, afin de me rendre dans une bijouterie digne de ce nom, puis j’avais choisi le motif des chaînons moi-même, j’avais économisé durant des mois pour la lui offrir. Je m’y étais prise bien en avance pour être certaine de l’avoir pour son anniversaire, j’avais jouer des pieds et des mains, et c’était pour ces différentes raisons que ce simple objet avait pris tant d’importance à mes yeux. Je me souvenais encore du jour je lui avais offert, comme si cela s’était passé hier seulement.
J’arrivais derrière Alex, qui était occupé à son bureau à faire je ne savais quoi. Je passais mes bras autour de ses épaules, incroyablement enjouée.
− Joyeux anniversaire ! Lui dis-je, posant son cadeau sur le bureau.
− Quelle folie as-tu encore faite ? Me demanda-t-il un sourire dessiné sur le visage.
Il ouvrait son cadeau, et j’ignorais qui de nous deux était le plus impatient. De toute évidence, j’avais frappé juste devant la surprise de mon frère qui ne put articuler qu’un « woah ! ».
− J’ai une adorable petite sœur. Merci Anna.
− Une adorable sœur jumelle, rectifiais-je.
− Une adorable petite sœur jumelle, insista-t-il. J’ai un cadeau pour toi, moi aussi. Ferme les yeux, me dit-il en se levant.
− Alex… protestais-je.
− Ferme les yeux, aller.
Je m’exécutais, sachant pertinemment que je n’aurais pas gain de cause, et j’attendais. Il dégagea mes cheveux d’un seul côté, pour une raison que j’ignorais encore, il se passa quelques secondes, puis il se saisit de mes bras, et me guida avant de s’arrêter et de me dire d’ouvrir les yeux. Ma surprise fut telle que je demeurais silencieuse, totalement béate devant la merveille de ce pendentif.
− Tu n’es pas la seule à t’y prendre des mois à l’avance, me dit-il avec un sourire.
− Merci Alex, dis-je avec le sourire.
− Qu’est-ce que Sam t’a prévu ? Me demanda-t-il, curieux.
− Aucune idée. Mais je parie qu’il est de mèche avec Kaylie.

Cette gourmette était bien plus importante que je ne laissais l’entendre. Ca avait été le plus bel anniversaire que nous passions lui et moi, Kaylie et Sam avaient réellement été de mèche, mais c’était surtout le dernier anniversaire qu’Alex et moi avions partagé, puisqu’à mon prochaine anniversaire dans très peu de temps d’ailleurs, j’aurai finalement 18 ans, mais que jamais Alex ne les aurait.

Kaylie me sembla soudainement mal, et sa main serra la mienne plus fortement. Que lui arrivait-il soudainement ? Inquiète, je serrais également sa main plus fortement, comme si ça changerait quoi que ce soit !

« Kaylie ? Tu te sens bien ? » Lui demandais-je, inquiète. « T’es livide. » Fis-je remarquer à la principale concernée.

Pour une fois que ce n’était pas moi qui me trouvais mal avec mon fichu asthme, c’était une grande première ! Mais il n’était pas question de moi à cet instant précis, seulement de Kaylie. Elle m’inquiétait très sérieusement. Ah Alex… à peine t’avais-je promis de veiller sur elle que tu me mettais au défi !

Je n'osais plus ouvrir les yeux de peur de m'étaler par terre.De plus,il ne fallait pas qu'Anna panique,et si une crise se déclenchait,je ne pourrais rien faire pour l'aider.Je respirai lentement en me pinçant l'arrête nasale de l'autre main,même si je savais que ça ne servait à rien.Lorsqu'Anna me posa cette question,ses paroles se mirent à raisonner dans ma tête.Je respirai à présent plus rapidement,sachant que j'étais au bord du malaise,ce qui me faisait paniquer.Je rouvrit doucement les yeux et regarda Anna,ou du moins,essayait,puisque tout tournait autour de moi.Je lui aurait bien mentit mais je pense que vu mon état,elle avait bien remarqué que j'allais mal.Je répondis donc,d'une petite voix

` Non...Il faut que...je m'assois `

Je n'avais pas regardé autour de moi en arrivant,je ne savais pas si il y avait quelques bancs pas très loin pour pouvoir s'assoir un peu ou autre chose où on pouvait se poser.A ce moment,je ne réfléchissait pas vraiment,j'essayais de lutter pour ne pas tomber et tellement le triste paysage où nous nous trouvions tournait,j'avais le coeur qui se soulevait,ce qui expliquait pourquoi j'avais soudainement pâlis.Je serrai la main d'Anna mais pas trop,histoire de ne pas lui broyer les doigts.Elle même me serrait fort la main,alors je ne pense pas lui faire mal.C'était bizarre que je me sente mal,cela m'arrivait rarement en plus.Peut-être que la fatigue y était pour quelque chose,trois semaines sans passer une nuit complète et presque rien dans le ventre,fichu hypoglycémie.Mes émotions devaient s'en mêler...Mais peu importe,j'espérai que ça allait passer.Si c'était vraiment mon hypoglycémie,ça n'allait pas passer comme ça.Il me fallait un peu de sucre dans le sang et vite,je commençait à tourner de l'oeil.Pourquoi fallait-il que ça m'arrive le jour où,comme par hasard,je n'avais pas emmené une petite friandise.D'habitude,j'ai toujours quelques bâtons de réglisses rouges,que j'adore.Ou bien un peu de sucre au cas où.Et là,j'étais partit comme une flèche de chez moi,sans prendre ni mon portable,ni un bonbon.Voilà,comme quoi,il fallait que je prévoie tout à chaque sorties à présent.Il faudrait que je pense à bien manger le matin,même si je n'en ai pas envie,pour éviter de me retrouver au bord du malaise...

A l’avenir, je prendrais réellement garde à ce que j’allais promettre. De toute évidence, mes promesses entraînaient irrémédiablement un évènement auxquelles elles se rattachaient. Ce qui se passait instamment avec Kaylie en était une preuve indéniable. Quelques minutes auparavant, même pas cinq d’entre elles s’étaient écoulées, je promettais à feu mon frère que je prendrais bien soin pour lui de celle qu’il avait aimé. En moins de cinq petites minutes, soit moins de trois cents secondes, je ne sais qui encore me mettait déjà à l’épreuve de tenir cette promesse puisque Kaylie se sentait soudainement mal et son teint devenait livide. Je ne lâchais désormais plus sa main, tandis que la deuxième se posa sur son autre bras pour la maintenir debout, ce qu’elle avait de toute évidence du mal à faire seule. Kaylie m’affirma qu’effectivement ça n’allait pas, et qu’elle avait besoin de s’asseoir. C’était justement ce que j’allais lui dire de faire, je ne voulais qu’elle s’écroule soudainement. Mes deux mains se posèrent sur ses bras, et regardant autour de moi, je ne voyais pas de banc assez proche, je décidais alors de l’asseoir à l’endroit même où elle se trouvait. Je ne lui laissais pas le choix, et bien que j’avais en temps normal très peu de forces pour obliger qui que ce soit à faire ce que je voulais, j’avais bien plus de forces que Kaylie à cet instant précis. Je la posais doucement sur le sol, et m’agenouillait devant elle sans la lâcher.

« Hypoglycémie ? » Lui demandais-je, connaissant d’avance la réponse. « J’ai rien sur moi. » Lui dis-je.

Je n’avais effectivement strictement rien de sucré sur moi. Je ne pensais déjà pas à prendre mon inhalateur pour mon asthme, je n’allais pas non plus penser à une éventuelle hypoglycémie de ma part. Seulement Kaylie n’irait pas mieux miraculeusement, et je ne me voyais pas la laisser seule ici tandis qu’elle se sentait mal.
Je sortais finalement mon téléphone portable de mon jean de ma main gauche, laissant la droite sur le bras de Kaylie. J’ouvrais le clapet du téléphone, et composais le numéro abrégé que je faisais le plus souvent : celui de Sam. Je portais le téléphone à mon oreille, et attendais qu’il décroche, le priant de se dépêcher.

« Samy, j’ai besoin de toi. » Lui dis-je à peine avait-il décroché. « Je suis avec Kaylie au cimetière… tu peux ramener quelque chose de sucré ? … Avant que Kaylie ne tourne de l’œil… »

Je raccrochais après qu’il m’ait dit qu’il se dépêchait. Et j’espérais qu’il arriverait réellement aussi vite qu’il le pourrait. Mon téléphone glissa de nouveau dans ma poche, et je me concentrais de nouveau sur Kaylie.

« Sam va venir pour nous aider. » Signifiais-je à Kaylie tandis que j’espérais que de mon côté, je n’allais pas me mettre à paniquer inutilement et me déclenchais une crise.

La tête soutenue par ma main et celle-là même appuyée contre l’accoudoir du canapé, je soupirais pour la énième fois depuis cinq minutes. Mon oncle trouvait bon de me briffer contre les éventuelles attaques et/ou menaces venues des habitants, dont pour la totalité j’étais et resterais le seul responsable de ce massacre, et si l’idée me semblait raisonnable au départ, elle tourna vite au règlement de compte lorsque mon oncle laissa supposer que j’étais effectivement le seul responsable à ce massacre. La bouche à demie ouverte, je m’apprêtais à répondre lorsque je sentis mon portable vibré dans l’une des poches de mon jean. Ni une ni deux, je décrochais, sans même avoir pris connaissance du nom s’affichant sur l’écran du portable, l’occasion était bonne pour me défiler, je ne la refuserai pour rien au monde. Je me levai et me précipitais dans le couloir afin que Aaron ne puisse rien entendre de la conversation, bien qu’au fond le savoir à écouter mes appels ne me dérangeais pas, je le savais énerver lorsque je les laissais seuls, lui et ses remontrances. Je n’eus pas le temps de placer un mot que déjà mon locuteur le faisait à ma place. Je reconnus immédiatement la voix d’Anna, mais son ton ne m’était pas familier. De l’inquiétude ?

« Samy, j’ai besoin de toi. » Un surnom dont elle ne m’appelait plus depuis la mort de son frère, je ne m’empêchai pas de le lui faire remarquer. « Tu t’es enfin décidée à réutiliser ce surnom ? » Lui fis-je remarquer quelque peu amusé, et encore loin de penser à ce qui se tramait à l’autre bout du fils. « Je suis avec Kaylie au cimetière… tu peux ramener quelque chose de sucré ? … Avant que Kaylie ne tourne de l’œil… » Je perdis à cet instant tout sourire. « Je me dépêche. » Avais-je simplement signifié avant de mettre fin à la conversation.

Je fonçais dans la cuisine et j’ouvrais à la volée tous les placards pouvant contenir à ma connaissance des aliments sucrés. Je tombais sur un paquet de gâteaux que j’enfournais dans mes poches puis je quittais la maison aussi rapidement que je le pouvais. La voiture garée dans le garage, je laissais tomber l’idée de l’utiliser et me mis à courir en direction du cimetière. Arrivé là-bas, je m’attendais à les voir toutes deux prêts d’une tombe, celle d’Alex, le défunt frère jumeau d’Anna ainsi que le petit ami de Kaylie.
Et effectivement, lorsque j’arrivais au cimetière, Anna et Kaylie se tenaient devant cette même tombe.

« C’est bon Kaylie, je suis là. » Dis-je en m’approchant rapidement de l’adolescente.

Je pris sa main droite et sortit les quelques gâteaux que je mis dans sa main. Décidemment, entre Anna qui ne pensait jamais à prendre sa ventoline dans ses poches et Kaylie qui oubliait ce jour-là de s’encombrer de quelques friandises, le ciel ne m’avait pas gâté.
Je me relevais et m’approchais d’Anna, surveillant du coin de l’œil Kaylie tandis que celle-ci mangeait sans réel appétit les gâteaux que je venais de lui donner.

« Samy ? » Demandais-je amusé.

« Ca va aller. »

« Sam va bientôt arriver. »

« Tu crois vraiment que c’est le moment de parler de ça ? »

« Tu la ramènes chez elle ? »

« Sam va te ramener chez toi. »

« Je vais rester encore un peu. »

Jamais je n'avais été aussi mal,et surtout,aussi longtemps.Mais c'était normal,je n'étais pas chez moi et je n'avais pas toutes ces étagères bien remplis qui pouvaient m'aider à soigner mon hypoglycémie.A ce moment,j'étais encore plus heureuse de ne pas être seule car je me serai retrouvé au milieu du cimetière,étalée par terre et avec la chance que j'ai,je me serai tapé la tête contre je ne sais quoi et je me serai sans doute ouvert la tête.Anna m'avait assise à l'endroit même où nous nous trouvions.Je la regardait s'agenouiller devant moi,elle savait parfaitement ce que j'avais,en prononçant le mot 'hypoglycémie' je grimaça légèrement,confirment ses propos,dont elle ne doutait pas une seconde.A sa réponse,je ne fut pas surprise.Elle ne pensait pas à son inhalateur alors elle n'allait pas penser à une éventuelle hypoglycémie.En attendant,j'étais épuisée,j'imaginais à quoi je devais ressembler à ce moment précis.Je devais vraiment faire peur.L'expression de mon visage devait rappeler celui d'une droguée en manque...C'était un peu le cas mais la substance est totalement différente.Comparaison stupide je sais.Je commençais à voir trouble,ce qui me faisait paniquer.Je ne voulais pas tomber dans les pommes,je détestais ça.Il fallait absolument que je tienne...Je forçait sur mes yeux,les plissant forts comme pour essayer d'y voir plus clair.Je fus contente lorsque ma vue me permit de distingué très clairement Anna attraper son téléphone pour appeler quelqu'un.Le suspense fut de très courte durée sur celui qui allait recevoir cet appel,elle venait bien entendu d'appeler Sam.A présent,j'esperait le voir arriver vite car je n'allais sans doute plus tenir longtemps sans un peu de sucre.Je la remercia et posa ma tête contre son épaule en attendant.Après avoir attendu quelques minutes,qui fut en réalité assez courtes,mais qui me parurent des heures,la porte du cimetière grinça,et connaissant la rapidité de Sam,je savais que c'était lui.Un souffle m'échappa,j'étais rassurée de savoir que j'allais pouvoir manger un morceau.Sam ne tarda pas à arriver à notre hauteur.Je pris alors les gâteaux qu'il me tendait et en fourra un dans ma bouche après avoir remercier Samuel rapidement.J'étais tellement mal que j'en avais mal au coeur,mais je devais à tout prit avaler ces quelques biscuits.Je laissais donc Anna et Samuel parler un peu,pendant que je me forçait à avaler les biscuits.Après deux biscuits avalés,je mit ma main sur mon ventre et regarda Anna s'accroupir devant moi,et me remettre délicatement une mèche de cheveux derrière mon oreille...J'étais quand même contente de voir qu'Anna tentait de bien s'occuper de moi,ainsi que Sam d'ailleurs.Je m'en voulais un peu de les mettre dans un état de panique,mais dans un sens je n'y pouvais rien.Je savais que je pouvais compter sur eux,et j'espérais qu'eux aussi,savait qu'ils pouvaient à tout moment,compter sur moi.Je fit un petit sourire à Anna et répondit,après son annonce,qui semblait ne pas vraiment me laisser le choix

` D'accord...C'est gentil... `

J'aurai vraiment voulu rester plus longtemps...Mais je pense que je ne devais pas trop m'attarder devant la tombe d'Alex.Surtout qu'il fallait laisser Anna seule,elle voulait être seule avec son frère.C'était sur et compréhensible.Je me demandai si après s'être dépêcher comme ça,Sam allait accepter de me raccompagner,ça me gênait qu'il se soit pressé comme ça,pour faire un simple allée retour.Je termina mon dernier gâteau avant de proposer,bien qu'Anna veuille vraiment rester seule

` Je peux aussi bien prendre un bus...C'est à 10 minutes de marche,c'est rien... `

[ Désolée pour la qualité,j'avais pas beaucoup d'inspi :/ ]

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