Voilà enfin le soleil |pv:Ethan|

Un peu plus de trois semaines s’étaient écoulées depuis cette nuit de juillet ou beaucoup de choses ont changées dans la ville. Déjà trois semaines, que le quotidien de toute la population avait été chamboulé, que les nuits de la plupart étaient hantées par d’horribles cauchemars, surtout pour les 6, les 6 survivants.

Alors que miss Pratt était encore une fois en train de penser à cette nuit mais également à pas mal d‘autre chose, entre autre à son père qui l‘avait lâchement abandonné elle mais aussi sa mère et sa sœur, à ses études, ou bien encore à celui à qui elle n‘ose pas avouer ses sentiments, étant, à son avis, beaucoup trop lâche pour le faire, elle s’était retrouvée dans les bois !
Etant tellement pensive, absente, Katleen n‘avait nullement fait attention.
Au départ elle était simplement partit se promener et avait prévu de longer ses derniers, mais non pas d‘y pénétrer. Soit à présent le mal était fait.
Comme beaucoup de personnes je pense, Kate n‘est pas une fana des bois, surtout lorsqu‘elle se trouve seule. Ayant encore ses écouteurs sur les oreilles, elle les retira instinctivement, de façon à pouvoir TOUT entendre. Elle avait tellement peur d‘être surprise dans un endroit pareil.

Par chance, après une bonne demie heure, elle avait finie par trouver un chemin, qui semblait avoir déjà était utilisé un bon nombre de fois. Confiante elle le suivit, s‘abandonnant une nouvelle fois à ses songes. Que pouvait-elle bien faire d‘autre de toute manière ?
Elle pensait à son père. Elle ne savait pas où il était, elle ne savait même pas si il était toujours vivant, mais à dire vrai, pour elle il était mort lorsqu‘il a franchi la pas de la porte, lorsqu‘il a commencé à boire. D‘après elle, il aurait dut être à la place d‘une des six victimes. Elles au moins ne demandaient qu‘à vivre et n‘avait nullement mérité une telle fin, si tôt, si brutalement. Il est vrai qu‘elle s‘en voulait parfois de penser une telle chose mais pourtant, elle le pensait.

Bon s‘était bien joli de tourner et virer au beau milieux des bois, mais Kate commençait à avoir froid. Naïvement elle se frotta un instant les bras avec ses mains, tout en continuant sa marche espérant apercevoir la sortie.
Son espérance sembla se réaliser puisqu‘elle pouvait déjà apercevoir un espace où beaucoup moins d‘arbre était présent, et les rayons du soleil, pouvaient enfin passer.
La jeune femme croyait enfin à la liberté, elle la sentait proche…

Elle avait eu raison. En avançant, elle avait put par la suite apercevoir la route qui longeait le reste des bois. Un banc était également à disposition, et de loin, elle put voir que quelque un y avait déjà prit place.

Essoufflé, et fatigué de cette marche ridicule Kate ne rêvait que de s‘asseoir sur ce banc. De façon surprenante, plus elle en approché, plus il lui semblait reconnaître cette silhouette…
Machinalement elle secoua la tête, histoire de chasser cette idée saugrenue. Pourtant elle avait bien raison.
Elle prit place aux côtés de quelque un qu‘elle connaissait bien.

Comme à son habitude, elle s‘installa, sans dire un mot, et son voisin en fit de même. Au bout de deux minutes durant lesquelles, chacun semblait ailleurs, Kate releva la tête vers le jeune homme…

Il me semblait que depuis le fameux accident, même si accident était un bien faible mot, je trouvais beaucoup plus de joie ou de quiétude à me retrouver seul qu'auparavant. J'aimais me ressourcer, faire le vide dans mon esprit et ordonner mes pensées, même si cet effort était chaque fois plus vain. Je n'arrivais qu'à trouver de nouvelles questions, de nouveaux problèmes, et jamais de réponses ou de solutions. Parfois, j'abandonnais. Lâche, je m'asseyais quelque part et essayais de penser à autre chose. Inventer une autre vie, peut-être, où le drame ne serait jamais survenu. Une autre vie où j'aurais été heureux, en compagnie de mes parents, en vie, de ma sœur et de mon meilleur ami. Je ne croyais point en un monde après la mort, mais j'espérais au fond de moi qu'ils soient heureux et ensemble. La vie semblait m'avoir accablé de maintes pertes, et je me demandais bien ce que j'avais fait pour mériter tout cela. Je n'étais pas un pêcheur, et même si je ne croyais en aucune divinité, je me demandais s'il n'y avait pas une puissance au delà de notre perception qui se jouait de ma pitoyable existence. Qui aimait me voir souffrir, me voir tomber et faillir à chaque obstacle. Quel être pervers pourrait trouver un plaisir masochiste à ma douleur ? Je tapais le pied dans une pierre au sol, et l'envoyais voler au loin. Cela ne m'avait guère fait mal, pourtant, je poussais un juron qu'il serait malpoli de prononcer. Je n'étais pas violent, à mon habitude. Bien au contraire. Pourtant, à l'évocation de ces souvenirs, une force semblait s'être emparée de moi et m'avait dicté une certaine conduite. Il fallait que je relâche les tensions, et c'était ce pauvre caillou qui en avait pâti. Mieux valait que cela soit ceci, qui à ma connaissance ne ressentait rien, qu'un de mes proches. Je savais pertinemment que blesser quelqu'un me ferait plus souffrir que la personne en question, et qu'il serait bien stupide de passer mes mauvaises heures sur un pauvre innocent. Je levais la tête, passant une main hagarde dans mes cheveux afin de faciliter ma vision. J'avais oublié d'aller chez le coiffeur depuis un bon bout de temps, et la tignasse qui poussait au dessus de mon crâne était chaque jour plus ébouriffée et hirsute. Je n'avais pas bien fière allure, mais je ne trouvais le courage de me donner un autre air, en passant par la coupe. Le soleil était haut, mais je n'avais aucune idée de l'heure qu'il pouvait être. Cela devait bien faire plusieurs heures que je marchais, seul, dans ce bois.

Le chant d'un oiseau qui passait inopinément au dessus de ma tête me convainc de trouver un endroit où m'asseoir, afin de détendre les muscles de mes jambes qui étaient bien tendus. J'avais avancé à une grande vitesse, surement en pensant que l'air qui me frappait le visage me débarrasserait l'esprit de ces mauvaises pensées. Comme d'habitude, j'avais tord. Je n'étais pas mieux que tout à l'heure, si ce n'était pis. Ne jugeant pas bon de me reposer sur les feuilles et la terre fraiche, je me mettais en quête de la route principale longeant la forêt pour trouver quelque banc, que j'avais repéré à mon arrivée. Mon sens de l'orientation était plutôt bon, peut-être grâce à mes ancêtres chasseurs de la préhistoire. Il me fallut un petit quart d'heure pour rejoindre la route goudronnée, et un petit sourire prit place sur mon visage à la vision d'un banc quelques centaines de mètres plus loin. Surement par trop grande hâte, je finissais les mètres restant à la course, et m'asseyais, la respiration accélérée, sur le bois dur. Ce n'était pas bien confortable, et pourtant, un soupir poussa l'enceinte formée par mes lèvres pour s'échapper et se perdre dans le vent. Il faisait légèrement froid, et j'étais heureux d'avoir pris l'initiative d'avoir enfilé une veste par dessus mes grandes épaules. Je n'étais pas bien frileux, mais ne souhaitais pas non plus tomber malade. Je regrettais bien de n'avoir pris quelque lecture pour me contenter, et me mis à observer les alentours. Aucun son, hormis celui du vent et des arbres pliant au gré de celui-ci, ne parvenait à mon oreille. Je me délectais de cette impression de solitude, avant de percevoir un bruit qui dérangeait ma petite bulle. Bien vite, une silhouette émergea des bois pour se diriger vers moi, et je ne lui adressais qu'un coup d'œil furtif. Mon esprit était tellement ailleurs que je ne l'avais reconnu, et je ne pouvais espérer que l'inconnue passe son chemin sans m'aborder et me déranger. Seulement, elle n'en fit rien. La jeune femme se plaça à mes côtés, et je tournais la tête pour au moins prendre connaissance de son visage. Fus-je surpris en reconnaissant ma chère Katleen ? Pas vraiment. J'avais pris l'habitude de la croiser un peu partout, et je restais silencieux donc, le visage impassible. Comme moi, elle ne semblait pas avoir l'envie de commencer une conversation, et je restais donc la tête droite, le regard dans le vide. Au bout de quelques minutes, je sentis le regard de mon amie se tourner vers moi, et jugeais bon alors de faire de même. J'avais l'impression que jamais un son ne pourrait sortir de ma bouche, comme si j'étais devenu muet à force de trop de solitude. Pour m'assurer qu'il n'en était rien, je produisais des sons, qui formèrent des mots, et finalement, une phrase.

« Je ne savais pas que tu étais friande des balades en forêt. Remarque, moi non plus. »

Je poussais un soupir, et relevais mes bras pour les passer derrière ma tête. Mes doigts s'entrelacèrent au dos de mon cou, et je m'étirais quelques secondes.

« Je suis désolé si j'ai été plutôt distant ces derniers temps. »

Après quelques minutes passées dans un silence de marbre, Kate tourna à nouveau la tête vers son ami. Il lui fallu un bref instant afin d‘en faire de même, et de laisser de côté son regard, vide de toute expression. Il se décida même à engager la conversation, ce que l‘un comme l‘autre n‘avait pas encore osé faire.
Leur relation était simple, mais pourtant assez complexe. Tous deux se connaissent depuis qu‘ils ont une dizaine d‘années, ils ont donc un peu grandit ensemble, et pourtant l‘un comme l‘autre, semble ressentir une certaine gène. Ce que Kate aime beaucoup avec Ethan c‘est que bien souvent les mots ne sont pas nécessaire, sa seule présence lui suffit, tout comme un simple regard, ou encore un rare sourire.

Dit-il à la jeune femme.

Kate, n’avait pas envie de s’étendre sur le fait que, comme bien souvent, elle avait tellement eu l’esprit ailleurs qu’elle n’avait plus fait attention à rien et entre autre où ses pas la conduisait.
Ethan, lui s’était étendue après un soupir, en passant ses bras derrière sa tête.
Surprenant Katleen, le jeune homme reprit la parole afin de dire qu’il été désolé, désolé d’avoir était si distant ces derniers temps.
Il est vrai que depuis cette nuit, beaucoup de choses ont changés. Cette nuit là Ethan perdu son meilleur ami, parmi tous ses autres amis décédés.
A partir de ce moments, beaucoup de choses, de sentiments semblent s’être bousculé dans la tête du garçon. Kate connaît son passé, qui déjà est assez difficile, cette nouvelle épreuve ne l’aide en rien. Il est vrai que cela faisait déjà quelque temps que tout les deux n’avaient pas échangés quelques mots, mais Katleen, ne lui en voulait pas, non elle comprenait très bien. Non, honnêtement, elle s’en voulait à elle-même. Pourquoi me direz vous. Tout simplement car elle aurait aimé pouvoir faire quelque chose pour le jeune homme, l’aider, ou elle ne sait quoi mais pas être inutile comme elle l’était à présent.

« C’est pas grave, c’est compréhensible. »

Comme bien souvent, la jeune femme se retrouvait à ne plus trop savoir quoi dire face à cette situation. Elle avait toujours peur de faire une bourde.

« Je dois bien t’avouer que tu me manque un peu ses temps ci. »

J'aimais entendre sa voix. Je ne savais pourquoi, mais je réalisais à chaque fois que j'entendais ce doux son qu'il était bien mon favori sur la Terre entière, et pourtant, j'aurais du me lasser au bout de temps d'années passées ensemble. Nous étions les meilleurs amis du monde, et elle était maintenant comme une partie de moi. Si nous nous disputions, si elle déménageait ou pire, .. mourrait (j'avais du mal à penser ce mot), je ne serais plus entier. Il y aurait un grand trou dans mon âme, et tout le reste s'échapperait par là, pour se disperser dans le vent. Il ne resterait plus alors qu'un fantôme, errant dans les rues sans but précis. Déjà, j'avais perdu mon meilleur ami, et je sentais encore le gigantesque trou. J'avais mal, horriblement mal, et ma personnalité s'échappait peu à peu. Mes yeux n'avaient plus le même éclat, mon rire plus le même son cristallin, mon visage était moins amusé.

« Je dois bien avouer que je ne le savais pas moi-même. A l’origine, je voulais juste longer les sous bois… »

J'esquissais un triste sourire. Comme je la connaissais peut-être mieux que personne, je savais qu'elle avait tendance à se perdre dans ses pensées et à oublier la réalité. Surement que c'était de cette manière qu'elle s'était perdue, ou retrouvé là par hasard, et j'en étais bien heureux, puisqu'elle avait croisé mon chemin. Moi, j'avais un assez bon sens de l'orientation, mais cela s'arrêtait là. Je n'allais pas la chambrer, je n'allais pas me vanter, ce n'était pas comme ça que marchait notre amitié. De toute façon, je n'étais pas d'humeur à m'amuser, et même le sourire avait du mal à venir jusqu'à mes lèvres.

« Je te reconnais bien là. (soupir) Enfin, heureusement, tu ne t'es pas perdue .. et tu es tombée sur moi. »

Je levais les yeux au ciel, comme si je pensais y apercevoir quelque chose. Mais non. Il n'était pas très beau, mais pas très moche non plus. S'il avait reflété ce qu'il se passait à l'intérieur de moi, il serait maussade. Il y aurait de gros nuages gris, et il pleuvrait des trombes d'eau. Je me sentais quelque peu en sécurité, avec Kate à côté de moi, mais cela ne suffisait pas à me rendre heureux. Non, j'étais triste, désespérément triste, pire, au bord du gouffre.

« C’est pas grave, c’est compréhensible. »

De toute façon, je n'en aurais pas moins attendu d'elle. Elle était trop gentille pour crier, trop gentille pour me dire que je l'embêtais et que je l'énervais tellement qu'elle ne voulait plus me voir.

« Non, ça ne l'est pas. Je ne devrais pas me comporter comme ça avec toi, tu es ma meilleure amie. Tu devrais m'en vouloir. »

Il semblait que je cherchais à ce que l'on m'en veuille. Pour tout dire, c'était surement mon but, mais je n'en étais pas fier.

« Je dois bien t’avouer que tu me manque un peu ses temps ci. »

Je baissais les yeux, de honte. Je n'aimais pas qu'elle se sente mal à cause de moi, et à moi aussi, elle avait manqué. Mais celui qui me manquait encore plus, il fallait le dire, c'était mon meilleur ami. J'avais besoin de lui; et il n'était plus là, je n'arrivais pas à m'en remettre.

« J'en suis désolé. A moi aussi, tu m'as manqué .. J'ai juste besoin de rester seul. La plupart du temps, je .. Lorsque je suis en ta compagnie, par exemple, j'ai envie de pleurer. »

» Ethan Jordy Keller
» ethan j. keller ● you may never come back.
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